Témoignage. Cinéma, viens, je t’emmène en backstage


Vous vous êtes toujours demandé.e comment se déroulait le tournage d’un film ? AnSa, jeune journaliste, nous décrit sa toute première expérience, en tant que figurante.

Alors que je débute à peine ma carrière de journaliste junior, terme que nous utilisons pour désigner les débutants dans le métier, voici que je découvre un tout autre univers, qui m’est encore inconnue : le cinéma. Pour combler une vie, déjà bien remplie, j’ai en effet postulé des annonces de figurants. Mon profil a été retenu pour le tournage d’un long métrage, auquel j’assisterai 3 jours. Le rôle que l’on m’attitre me va comme un gant, puisque je devrais jouer une jeune journaliste.

De nature curieuse et aventureuse, je n’avais qu’une seule hâte, fouler le plateau de tournage et, enfin, voir à quoi cela ressemblait.  Après un mois d’attente, arrive enfin le premier jour. Comme à mon habitude, je suis parmi les premières arrivantes. Gentiment, un technicien s’avance vers moi et me demande de le suivre. L’une des scènes se déroule au dernier étage du tribunal d’instance de Nanterre, en région parisienne. L’homme m’accompagne dans différents endroits : les salles où les figurants, les silhouettes ainsi que la protagoniste du film se maquillent et se préparent, mais aussi les plateaux, ainsi que le réfectoire, où nous pouvons nous servir à volonté. 

Je dois l’avouer, je suis ébahie par la régularité et la discipline qu’il faut pour qu’un long métrage se déroule de manière cadrée et surtout, sans encombre. Des tonnes de matériaux, de multiples caméras plus impressionnantes les unes que les autres, des tissus et barres métalliques pour jouer avec la lumière des projecteurs, voici les premières choses qui m’interpellent lorsque j’arrive devant le plateau de tournage. 

Une préparation de star

Après quelques minutes d’attente, une jeune femme demande aux figurants, comme moi, de s’avancer vers elle et de l’écouter. Elle est notre chaperonne durant ces trois jours. Elle nous demande ensuite de nous présenter dans la pièce dédiée aux préparations des différents comédiens. Des maquilleuses, coiffeuses et stylistes sont présentes pour magnifier notre physique d’acteur en herbes. Leur travail est minutieux. Elles décèlent certains détails afin de les camoufler ou de les sublimer. Venu mon tour, on m’applique de l’anti cerne, un léger gloss coloré pour hydrater mes lèvres ainsi que du blush, pour un effet bonne mine. Pour mes cheveux, de l’eau de rose a suffi à redessiner mes boucles. En ce qui concerne la tenue, je devais la choisir moi-même… et la styliste a été satisfaite du résultat.

J’ai ensuite patienté avec les autres figurants dans une salle, avant d’aller manger. Un bon moment, car nous pouvions enfin échanger ensemble et se donner quelques conseils concernant la façon dont il fallait jouer. Comme à mon habitude, j’ai écouté les différentes conversations très attentivement afin de ne rien rater. Je l’avoue, leurs dires m’ont aussi rassurée. Quelques minutes plus tard, à 11 heures plus précisément, la chaperonne est venue nous chercher afin de se rendre au réfectoire, situé à l’extérieur du tribunal. En plus des chaises et des tables, tout un dispositif lié à la Covid-19 a été mis en place (vitres en plexiglas). Je ne peux me plaindre de la nourriture servie : une entrée, un plat, un dessert, des boissons, mais aussi des goûters et des sandwichs, à la tombée de la nuit. De quoi travailler dans de bonnes conditions. En effet, le tournage dure longtemps, une dizaine d’heures par jour.

Ces longues heures jouaient pour une seule scène du film m’ont autant fascinée que fatiguée. Je ne savais pas que nous avions besoin de trois jours pour faire un petit bout du film. Les réalisateurs, scénaristes, cadreurs sont tout aussi minutieux que le reste de l’équipe. Tout doit être parfait afin d’avoir un maximum de plans et donc, de possibilités de faire un long-métrage à l’image des acteurs et de la trame de l’histoire. 

On se laisse rapidement prendre au jeu

Un autre bout du backstage m’a également marqué. Que ce soit les figurants, silhouettes, acteurs : tout le monde est investi, heureux de vivre de sa passion. Les comédiens ont la chance de pouvoir jouer face caméra et ainsi, montrer leur potentiel. J’ai d’ailleurs appris que bon nombre d’entre eux avaient joué dans différents autres métrages et même pièces de théâtre. En ce qui me concerne, Je n’avais jamais joué auparavant. Et au fur et à mesure des jours, comme eux, j’ai commencé à me plaire dans ce jeu de rôle. J’ai aimé interpréter la journaliste qui assistait à une plaidoirie assez originale. 

À la fin de ces trois jours de tournage, j’ai  compris la raison pour laquelle un long métrage se tournait durant de longs mois. En effet, si pour une scène qui dure deux minutes dans un film, il faut trois jours de tournage, alors, imaginez-vous le temps qu’il faut pour tourner un film d’une heure ! J’ai aussi appris que la comédie, le théâtre, les courts et longs métrages nécessitent de la rigueur, de la discipline et surtout, de la passion. En parallèle, j’ai aussi vu de la bienveillance et de la solidarité entre les techniciens, les acteurs, les intermittents du spectacle… J’ai eu l’impression de faire partie intégrante d’une grande famille et cela restera l’une de mes plus belles expériences de travail et de vie. 

Mon histoire n’est d’ailleurs pas finie. Le destin m’a à nouveau offert la chance de jouer le premier rôle dans un court-métrage. Alors je reviendrai certainement pour vous conter mes prochaines aventures de journaliste, qui s’adonne à la comédie…

À bientôt chers lecteurs, 

AnSa 

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