« L’être à mon corps »: quand l’art-thérapie permet d’apprendre à s’aimer


Ecrire une lettre à son corps pour décomplexer, faire la paix avec soi-même et guérir ses pensées. C’est ce que vous propose la fondatrice du projet « L’être à mon corps », Louise Martin. Cette artiste et art-thérapeute à Paris, utilise la création comme antidote pour aider les autres à verbaliser leur mal-être. Et si votre bien-être se trouvait au bout de votre plume ?

Trop ou pas assez ! Voici souvent à quoi se résume notre corps. Face au miroir, rares sont en effet les personnes à être complètement satisfaites de leur physique. Entre autres causes, la maladie, un traumatisme vécu, des cicatrices, des critiques reçues ou encore les diktats de beauté que mettent en avant la société et les médias. Nombreux sont celles et ceux qui ne s’y retrouvent pas, car peu représentés. Les effets peuvent être dévastateurs. Beaucoup infligent alors, parfois inconsciemment, de mauvais traitements à leur corps : pensées et discours négatifs, mauvaise alimentation, comparaison incessante, dénigrement, délaissement… Un cercle-vicieux aboutissant à un désamour et une perte de confiance parfois importante, qui empêchent de se réaliser pleinement.

Le corps, un précieux outil mal aimé

Pourtant, le corps est notre véhicule. Celui qui nous soutient, nous porte et nous supporte tout au long de notre vie. Ne pas en prendre soin ne revient-il pas à s’abandonner, à vivre en dehors de ce que l’on est ?
Mettre des mots sur des maux. Apprendre à se pardonner, à s’accepter puis à s’aimer. Une démarche parfois difficile à entreprendre seul, lorsque la honte, la détestation, le rejet ou la peur du regard des autres sont omniprésents. Un mauvais rapport à notre corps peut constituer un véritable frein à notre épanouissement personnel.

« La création artistique permet de se libérer de ses pensées limitantes pour tendre vers un avenir plus serein et pouvoir s’autoriser à être qui l’on est. C’est pourquoi je propose aux personnes qui sont dans une relation de conflit avec leur corps de les accompagner sur un chemin de bienveillance envers elles-mêmes », explique Louise Martin.

« L’art-thérapie -à travers la musique, la danse, la sculpture, l’écriture, etc.- est un merveilleux moyen d’extérioriser ses émotions sans avoir forcément besoin de les verbaliser », ajoute-t-elle. D’autant qu’avant d’en faire son métier, elle l’a elle-même expérimentée.

L’art comme moyen d’expression

« Depuis mon enfance, j’utilise l’art comme moyen d’expression. A 20 ans, j’ai ressenti le besoin d’entreprendre ma première thérapie à laquelle j’y ai associé l’une de mes passions, la sculpture. Cela me permet de m’exprimer différemment, de mettre en image mes mots. J’ai ainsi pu créer des sculptures que j’ai nommées « Qui suis-je ? », « L’Homme et ses croyances limitantes », ou encore « le pervers narcissique ». En voyant le bien que m’apportaient cet accompagnement et ce travail sur moi, j’ai eu envie d’accompagner aussi d’autres personnes. J’ai donc suivi la formation de praticienne en relation d’aide puis celle d’art-thérapie dynamique au sein de l’Institut Cassiopée, en complément », détaille la jeune femme de 27 ans.

« Cette discipline s’adresse à tout type de public, rencontrant des difficultés psychique, sociale ou en recherche de mieux-être. Et ce, quel que soit l’âge. Nul besoin d’avoir des aptitudes en dessin, peinture ou modelage », assure la spécialiste. « Le plus important demeure le chemin (le processus) et non l’arrivée (la production). C’est une méthode de soin et d’accompagnement thérapeutique qui favorise la confiance en soi et le lâcher prise. Elle permet de dépasser certains blocages. »

« L’être à mon corps » : la plus belle des déclarations d’amour

C’est ainsi qu’en mars 2017, l’art-thérapeute a imaginé un concept dédié au corps et à notre relation à lui. « ‘L’être à mon corps’ est une continuité de mon travail d’art- thérapeute (en individuel ou en groupe à Paris) et de mon questionnement en tant qu’artiste sur le corps et les émotions au travers de la sculpture. Mon intention est de permettre aux personnes de se connecter ou de se reconnecter à elles-mêmes, à leur corps, à leurs émotions, à leur vie en créant un lieu d’échanges et de rencontres », confie Louise Martin.

Elle a donc créé un espace d’expression grâce aux lettres manuscrites écrites par les internautes à leur corps.

Lettre type

Elles sont publiées sur le compte Instagram @l_etreamoncorps, qu’elle anime avec son équipe. La photographe Léa Guillot s’occupe de la création numérique et Julie, prête sa voix aux lettres.

Si vous souhaitez y participer, il suffit de lui envoyer un message privé.
Elle anime également des ateliers, mêlant méditation (respiration, yoga, yoga du son..), création, et détente (intégration, échange).

Objectifs :

  • se libérer des pensées limitantes
  • retrouver une relation d’amour avec soi
  • avoir un regard bienveillant envers son corps
  • écouter ses désirs et émotions
  • se sentir libre d’être soi.

Envie de tenter l’expérience ? Pour participer aux ateliers et connaître les prochaines dates, suivez Louise Martin sur Facebook ou Instagram.

Voici ses 3 conseils pour se reconnecter à soi-même.

  1.  Offrez-vous 5 minutes de méditation dans la journée.
    Asseyez-vous et observez votre respiration : à l’inspire, le ventre se gonfle et à l’expire il se dégonfle. Si vous n’avez pas l’habitude de vous focaliser sur votre respiration, placez-votre main sur votre ventre pour vous aider.
  2.  Offrez-vous un repas sans téléphone, sans télé. Soyez présent à votre assiette ou aux personnes avec qui vous partagez le repas.
  3. Dans votre lit, avant de vous coucher, remémorez-vous un moment de votre journée que vous avez apprécié. Cela peut-être simplement l’odeur de votre café chaud du matin, ou le sourire d’une passante / d’un passant…

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